Importé d’Espagne, ce type de cohabitation se développe en France depuis 2004. Avec le soutien de l’Etat et des collectivités locales qui misent sur cette cohabitation pour répondre à la fois au manque de logement étudiant et à la solitude des personnes âgées. Mais, faute d’informations du côté des seniors, cette initiative se développe moins vite que prévu…
Un passage obligé par une association
Economique et solidaire, ce mode de logement est clairement encadré par une charte de bonnes pratiques, baptisée “Un toit, deux générations”. Celle-ci oblige d’abord à passer par une association qui veille à former le binôme étudiant-sénior adéquat. “Mettre en relation une personne âgée et un étudiant, c’est délicat comme un travail d’agence matrimoniale car il s’agit de relation humaine”, note Typhaine de Penfentenyo, responsable de l’association ensemble2générations .
Une démarche de solidarité
Pour constituer ce binôme étudiant-senior, chaque association impose donc dans un premier temps un entretien. “C’est l’occasion de s’assurer de la motivation de l’étudiant à participer à cette démarche de solidarité qui exige de la générosité, du respect, de la confiance”, précise Typhaine de Penfentenyo. La participation aux charges de loyer varie souvent selon l’implication de l’étudiant. C’est gratuit si vous vous engagez à être présent plusieurs soirs par semaine et à aider la personne âgée dans certaines tâches ménagères. En revanche, une contribution peut vous être demandée si vous assurez juste une présence tout en étant libre de votre temps.
L’argument financier ne peut pas être la seule motivation
Etudiante en master d’ingénierie à l’université de Versailles, Amina entame sa deuxième année “auprès d’une mamie” : “C’est une relation chaleureuse, presque familiale qui se construit. Cela demande d’avoir envie de donner et recevoir”, note cette jeune femme pour qui “l’argument financier ne peut pas être la seule motivation”. Même constat pour Cécile, étudiante en master de biologie à Rennes : “Au départ, on suit les règles (comme par exemple être présente 5 soirs par semaine) et puis, au fil du temps, je me suis rendu compte que ce n’est absolument pas une contrainte mais un plaisir d’échanger avec ma colocataire de 88 ans”. Quant à Alexandre, étudiant en licence de droit à Nantes, qui cohabite avec un homme de 90 ans, il précise que “ce n’est pas un mode de logement pour les étudiants fêtards”. “Cela me convient parce que, pendant l’année, je sors peu le soir, pas plus d’une fois par semaine. Cette cohabitation m’oblige à travailler et m’évite la solitude à moi aussi.”
Article fourni par planet-bpm.com , la communauté étudiante.